Un jour ou l’autre, nous faisons tous l’expérience de voir notre corps ralentir. Parfois c’est progressif, avec l’âge. Parfois c’est brutal, après une maladie, un accident ou une grande fatigue. Dans ces moments-là, la tentation est grande de se décourager : « Je ne peux plus faire comme avant… ».
Et pourtant, ralentir ne veut pas forcément dire s’arrêter. Il s’agit plutôt d’apprendre à habiter différemment son corps, à l’accompagner avec douceur et respect. La psychomotricité offre des clés précieuses pour vivre cette étape avec confiance.
🌱 Ralentir, une étape naturelle de la vie
Le corps n’est pas une machine figée : il évolue, il change. Avec le temps, les gestes demandent plus d’énergie, les articulations deviennent plus raides, les temps de récupération s’allongent.
👉 Ce ralentissement n’est pas seulement une perte : il peut devenir une invitation à prendre conscience de soi, à savourer chaque mouvement, à écouter davantage son corps.
💡 Comprendre la perte de mobilité
Perdre en mobilité ne signifie pas uniquement « marcher moins vite » :
• Les gestes du quotidien (s’habiller, cuisiner, écrire) deviennent plus lents.
• L’équilibre peut être fragilisé, entraînant plus de prudence.
• La fatigue arrive plus vite, demandant plus de pauses.
Ces changements peuvent générer frustration, peur ou tristesse. Mais ils peuvent aussi ouvrir la voie à une nouvelle relation au corps : plus douce, plus attentive, plus consciente.
🧘 Accompagner la mobilité avec douceur
✨ 1. Valoriser les petits gestes
Se lever, tendre le bras, tourner la tête… Chaque mouvement compte. Plutôt que de regretter ce qui n’est plus possible, célébrons ce qui est encore accessible.
👉 Exemple ludique : transformer le brossage des dents en un mini-exercice de mobilité (se tenir bien droit, poser les pieds au sol, respirer calmement).
✨ 2. Prendre le temps du mouvement
Bouger lentement n’est pas une faiblesse : c’est une force d’attention. En ralentissant, on sent mieux ses appuis, on réduit les risques de chute et on redonne une place au plaisir du geste.
👉 Petit rituel : lors d’une marche, compter les pas en rythme avec la respiration (inspire = 2 pas, expire = 4 pas).
✨ 3. Aménager son environnement
La douceur, c’est aussi rendre le quotidien plus fluide :
• Installer une chaise près du lit pour s’asseoir avant de se lever.
• Placer les objets du quotidien à hauteur de main.
• Sécuriser les déplacements (barres d’appui, tapis antidérapants).
Cela permet de préserver l’autonomie tout en respectant le rythme du corps.
✨ 4. Inviter le jeu et le plaisir
Perte de mobilité ne veut pas dire perte de créativité !
• Jouer avec une balle en mousse pour délier les mains.
• Danser doucement sur une musique aimée.
• S’étirer en imitant un chat qui s’éveille.
👉 Le jeu stimule non seulement le corps, mais aussi le moral.
✨ 5. Le rôle du lien humain
La mobilité, ce n’est pas qu’une question de muscles ou d’articulations. C’est aussi une affaire de relation. Être accompagné, encouragé, regardé avec bienveillance change tout.
Un sourire, une main tendue, un regard confiant → ce sont aussi des « béquilles invisibles » qui soutiennent le mouvement.
🎲 Petit exercice à essayer
👉 La marche consciente assise
1. Assieds-toi confortablement sur une chaise.
2. Pose bien les pieds au sol.
3. Imagine que tu marches : lève légèrement un talon, puis l’autre, en rythme avec la respiration.
4. Laisse le haut du corps se balancer doucement.
✨ Résultat : une sensation de mobilité retrouvée, même sans se déplacer !
🌿 La psychomotricité comme alliée
En psychomotricité, on ne cherche pas la performance. On cherche à réconcilier la personne avec son corps.
• Observer les mouvements encore possibles.
• Proposer des exercices adaptés, doux et valorisants.
• Redonner confiance pour oser bouger, même lentement.
C’est un accompagnement global : le corps, les émotions, le lien social.
🪞 En conclusion
Quand le corps ralentit, ce n’est pas la fin du mouvement, mais le début d’une autre danse. Une danse plus lente, plus attentive, plus douce.
Accompagner la perte de mobilité, c’est offrir au corps le droit d’être respecté dans son rythme.
Parce qu’au fond, chaque geste – aussi petit soit-il – reste une victoire, une preuve de vie, une rencontre avec soi-même.

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