La psychomotricité et les troubles neurodégénératifs : Cap sur la maladie de Parkinson !
Imagine que ton cerveau est une grande station de contrôle, comme une tour de commande dans un aéroport. Elle envoie plein de messages à ton corps pour bouger, marcher, parler…
Mais parfois, cette station de contrôle est déréglée par certains facteurs. Il donne des consignes brouillées, oublie certaines signaux ou est au ralentit. C’est un peu ce qui se passe dans les troubles neurodégénératifs, et notamment dans la maladie de Parkinson.
Parkinson : quand le mouvement devient un défi
La maladie de Parkinson est une maladie progressive du système nerveux qui affecte la capacité du corps à bouger librement. Elle résulte d’un déficit de dopamine, une sorte de carburant cérébral indispensable à la coordination et à la fluidité des gestes.
Les personnes atteintes peuvent ressentir :
• Des tremblements (souvent au repos),
• Une raideur musculaire (comme si le corps portait une armure invisible),
• Une lenteur des mouvements (on parle de bradykinésie),
• Des troubles de l’équilibre et de la posture,
• Et parfois des difficultés à initier un mouvement, ce qu’on appelle le freezing.
Le quotidien devient un parcours du combattant : enfiler un manteau, se lever d’une chaise, écrire, cuisiner… Chaque geste demande un effort immense.
Anecdote : Monsieur Paul et sa “danse du matin”
Monsieur Paul a 72 ans. Ancien danseur amateur de tango, il a été diagnostiqué Parkinson il y a 4 ans. Quand il est arrivé en psychomotricité, il disait :
“Mon corps ne suit plus. Il connaît les pas, mais il n’entend plus la musique.”
Un jour, lors d’une séance, on a mis une musique de tango qu’il aimait. Instinctivement, ses pieds ont esquissé un pas. Petit à petit, son corps s’est souvenu. Il a souri. Et il m’a dit :
“C’est comme si mon corps avait encore envie de danser, mais qu’il avait besoin d’un coup de pouce.”
Depuis, on a instauré une petite routine qu’il appelle “la danse du matin”. Ce ne sont pas de vrais pas de danse, mais une série de mouvements fluides, guidés par la musique, pour réveiller son corps et lancer sa journée. Ce rituel lui redonne énergie et confiance.
La psychomotricité : un art du mouvement adapté
Le psychomotricien, dans ce contexte, est un véritable partenaire de mouvement. Il ne cherche pas la performance, mais la présence, la maîtrise du geste, le plaisir corporel, même dans un corps qui change.
Les séances peuvent inclure :
• Des jeux de rythme et de coordination (taper des mains, suivre une musique),
• Des parcours moteurs adaptés aux capacités de la personne (marcher en équilibre, franchir des obstacles),
• Des exercices de relaxation pour réduire les tensions et apaiser le corps,
• Des activités sensorielles : se reconnecter aux sensations, redécouvrir le toucher, l’espace, le temps,
• Et parfois, de la danse-thérapie, du mime, du jeu symbolique : on laisse l’imaginaire guider le geste.
Le tout se fait avec douceur, écoute, et beaucoup de créativité.
Les bienfaits au quotidien
Même si la maladie progresse, la psychomotricité permet :
• De maintenir une autonomie dans les gestes essentiels,
• D’améliorer l’équilibre et prévenir les chutes,
• De rester en lien avec son corps, de l’habiter autrement,
• De stimuler la mémoire motrice,
• De retrouver du plaisir à bouger,
• Et surtout, de garder une estime de soi vivante.
Parce que le corps reste un lieu de vie, d’émotion, d’expression – même lorsque les mouvements deviennent plus lents ou hésitants.
En conclusion : danser avec le trouble
La psychomotricité, face à Parkinson, c’est un peu comme apprendre à danser une nouvelle chorégraphie avec un partenaire capricieux. Il faut parfois ralentir, s’adapter, improviser. Mais la danse continue. Et même si elle change de rythme, elle peut rester belle, vivante, expressive.
Et toi, tu connais quelqu’un dont le corps connaît encore la musique, mais qui a besoin d’un petit coup de pouce pour la jouer ? La psychomotricité pourrait bien être le bon chef d’orchestre à ses côtés.
Commentaires
Enregistrer un commentaire