LE SYNDROME DE L'IMPOSTEUR : et si ce n’était pas toi… mais ton cerveau qui te jouait des tours ?
Imagine que tu reçoives des félicitations pour un super projet. Tu souris poliment, tu dis merci… mais dans ta tête, c’est une autre histoire :
« Pfff, ils ne savent pas que j’ai juste eu de la chance… »
« Si seulement ils savaient que je n’ai aucune idée de ce que je fais… »
« Un jour, tout le monde va se rendre compte que je ne suis pas à ma place… »
Stop ! Si ces pensées te parlent, il est possible que tu sois sous l’emprise du syndrome de l’imposteur. Mais pas de panique : tu n’es pas seul(e), et surtout, il existe des clés pour le comprendre… et s’en libérer.
C’est quoi, ce “syndrome” exactement ?
Le syndrome de l’imposteur n’est pas une maladie, ni un diagnostic médical. C’est un mécanisme psychologique qui pousse une personne, pourtant compétente et légitime, à douter de ses succès et à attribuer ses réussites à la chance, au hasard ou à une erreur.
Un petit dessin pour illustrer ?
Imagine un hamster dans une roue, qui court, court, court… mais qui n’avance pas. Il se donne à fond, mais il a l’impression que ce n’est jamais suffisant. C’est un peu ça, le syndrome de l’imposteur !
D’où ça vient, ce syndrome ?
Plusieurs pistes expliquent ce phénomène :
• L’éducation : avoir grandi avec des attentes élevées ou des comparaisons fréquentes (« Ton frère, lui, a réussi… ») peut semer la graine du doute.
• Les stéréotypes sociaux : certaines personnes (les femmes, les minorités, les personnes en reconversion…) peuvent être plus vulnérables à ce syndrome, car elles doivent souvent “prouver” leur légitimité.
• Le perfectionnisme : vouloir être irréprochable peut rendre toute réussite insuffisante.
Comment le reconnaître ?
Voici un petit quiz express :
Réponds honnêtement par “oui” ou “non”.
1. Tu penses souvent que tes réussites sont dues à la chance ?
2. Tu as peur d’être “démasqué(e)” comme une fraude ?
3. Tu évites de te lancer dans de nouveaux projets par peur d’échouer ?
4. Tu as du mal à accepter les compliments ?
5. Tu travailles souvent plus que nécessaire, pour “compenser” ton manque de légitimité ?
Résultat : 3 “oui” ou plus ? Le syndrome de l’imposteur est peut-être en train de faire son show dans ta tête !
Les différents “types” d’imposteurs
Eh oui, il existe plusieurs manières de vivre ce syndrome. Le psychologue Dr. Valerie Young en a identifié cinq profils :
Le perfectionniste
“Si ce n’est pas parfait, ce n’est pas bien.”
L’erreur devient une preuve d’incompétence, pas une occasion d’apprendre.
L’expert(e)
“Je dois tout savoir, sinon je suis une arnaque.”
Cette personne ne se sent prête qu’une fois qu’elle maîtrise tout sur le bout des doigts (spoiler : ce n’est jamais le cas).
Le solo
“Si je demande de l’aide, c’est que je suis nul(le).”
Il ou elle valorise l’indépendance à tout prix et voit l’appui comme un aveu de faiblesse.
Le super-héros / l’héroïne
“Je dois tout réussir dans tous les domaines.”
Famille, boulot, sport, social : tout doit être au top, sinon gare à la culpabilité !
Le génie naturel
“Si je dois faire des efforts, c’est que je ne suis pas doué(e).”
Il ou elle valorise la facilité et se décourage rapidement si un apprentissage demande du temps.
Comment le dépasser ?
Bonne nouvelle : il est possible d’apprivoiser ce syndrome ! Voici des pistes concrètes :
Mets tes pensées à l’épreuve
Quand tu te dis : “Je ne mérite pas cette réussite”, demande-toi :
“Quels sont les faits ? Quelles preuves j’ai de l’inverse ?”
Souvent, ton cerveau te raconte une histoire… mais pas la bonne !
Tiens un carnet de réussites
Chaque jour ou chaque semaine, note tes petites (et grandes) victoires. Relis-les quand le doute s’installe : c’est un anti-imposteur naturel !
Accepte les compliments
La prochaine fois qu’on te dit “Bravo !”, résiste à l’envie de minimiser. Dis simplement :
“Merci.” (Oui, ça suffit !)
Parle-en autour de toi
Tu seras surpris(e) de découvrir que beaucoup de personnes ressentent la même chose. Partager, c’est déjà alléger.
Apprends à être imparfait(e)
Répète après moi :
“Je n’ai pas besoin d’être parfait(e) pour être légitime.”
Parce qu’au fond, c’est ta volonté d’apprendre, pas ta perfection, qui fait ta force.
En bonus : une métaphore pour la route
Tu es un(e) alpiniste sur sa montagne.
Tu grimpes, parfois avec aisance, parfois en galérant.
Et tu regardes toujours les sommets que tu n’as pas encore atteints…
Mais tu oublies de regarder en arrière, tout ce que tu as déjà gravi.
Alors aujourd’hui, fais une pause.
Retourne-toi.
Et admire le chemin parcouru.
Conclusion : Tu es déjà assez.
Le syndrome de l’imposteur est un passager clandestin. Il s’installe sans prévenir, commente sans demander, et sème le doute. Mais maintenant, tu sais qu’il n’est pas toi.
Alors prends le volant. Récupère ta légitimité. Et avance, pas après pas, avec fierté.
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