"ET SI ÉCRIRE, C’ÉTAIT PENSER… OU PANSER AVEC DES LETTRES?"




Pourquoi les mots guérissent : ma vision de l'écriture thérapeutique.


Ferme les yeux un instant et imagine ceci :

Un cahier, un stylo… et toi.

Pas de filtre, pas de jugement, juste une rencontre : celle entre tes pensées et la page.

C’est là, dans ce tête-à-tête intime, que quelque chose de magique peut se produire.

C’est ça, l’écriture thérapeutique.


Tu n’as pas besoin d’être écrivain(e), ni même d’aimer les dictées de ton enfance.

Car ici, les fautes sont bienvenues, les ratures ont du sens, et les silences parlent aussi fort que les mots.



L’écriture thérapeutique, késako ?


L’écriture thérapeutique, c’est l’acte d’écrire pour soi, sur soi, à soi.

C’est un outil puissant, utilisé en psychothérapie, en psychomotricité ou même en solo, pour exprimer, comprendre, soulager, transformer.


C’est un peu comme une brosse pour l’âme : on gratte les nœuds intérieurs, on fait remonter ce qui est enfoui… et on respire mieux ensuite.


Et pas besoin d’être en “crise” pour écrire. On peut écrire pour se connaître, se libérer d’un poids, célébrer un moment, ou simplement… se retrouver.



Pourquoi les mots ont-ils ce pouvoir de guérison ?


Parce qu’ils traduisent l’émotion en concret.

Tu vois cette boule au ventre qui n’a pas de nom ? Ce flou dans ta tête ? En écrivant, tu les matérialises.

Et ce qui est nommé devient moins flou, moins lourd, plus maîtrisable.


Parce qu’écrire, c’est reprendre du pouvoir.

Quand tu racontes ton histoire, tu redeviens l’auteur(e) de ta vie. Tu peux relire, réécrire, reformuler.

Tu n’es plus spectateur(rice) de tes blessures : tu deviens acteur(rice) de ta reconstruction.


Parce que ça décharge le corps.

En psychomotricité, on sait combien le corps garde les tensions. Et parfois, le simple fait d’écrire ce qu’on n’ose pas dire, c’est comme relâcher un muscle crispé depuis trop longtemps.


Petite analogie : et si écrire, c’était comme faire le ménage ?


Tu ouvres ton carnet comme on ouvre une armoire bien trop pleine.

Au début, ça déborde : émotions, souvenirs, pensées en vrac…

Mais au fur et à mesure, tu fais de la place. Tu ranges, tu jettes, tu redécouvres des trésors oubliés.

Et surtout, tu respires mieux.


Des idées pour s’y mettre (même quand on ne sait pas quoi écrire)


Pas besoin d’être inspiré(e) pour commencer.

Voici quelques exercices doux et accessibles, pour te lancer :


1. Le “Je me sens…”


Chaque matin ou soir, écris cette phrase :

“Aujourd’hui, je me sens…”

Et laisse venir le reste. Même deux lignes. Même juste un mot.


2. La lettre jamais envoyée


Écris une lettre à quelqu’un (vivant, disparu, fictif) que tu n’enverras jamais.

Exprime ce que tu retiens, ce que tu n’as jamais dit. C’est pour toi, et rien que pour toi.


3. Le dialogue intérieur


Fais dialoguer deux parties de toi : la partie angoissée et celle qui rassure.

Donne-leur un prénom si tu veux. Tu verras, ça permet de mieux comprendre ce qui se passe à l’intérieur.


4. Le “top 3 du jour”


Chaque soir, note 3 choses positives, même minuscules.

Un sourire échangé, un rayon de soleil, un café chaud…

C’est une vitamine mentale, naturelle et gratuite.



Ce que dit la science (oui, oui !)


Des études, notamment celles du psychologue James Pennebaker, ont montré que l’écriture expressive (celle où on vide ce qu’on ressent) :

Réduit le stress

Améliore le sommeil

Renforce le système immunitaire

Diminue les symptômes dépressifs


Rien que ça. Pas mal pour un carnet et un stylo, non ?


Mon expérience en tant qu'étudiante en psychomotricienne


Dans ma pratique, j’intègre parfois l’écriture comme un support d’ancrage, de recentrage, ou de lien corps-esprit.


Certains patients écrivent après une séance, pour poser ce qu’ils ont ressenti physiquement.

D’autres tiennent un carnet de bord de leur évolution.

Et parfois, juste écrire “J’ai respiré profondément aujourd’hui” peut être une victoire immense.


Car les mots sont des ponts entre l’intérieur et l’extérieur.


Un petit rituel à tester chez toi


Voici un rituel d’écriture thérapeutique simple, que tu peux faire une fois par semaine (ou plus si le cœur t’en dit) :


Rituel “Libérer & nourrir”

1. Prends une feuille. En haut, écris :

“Je libère…”

Et déverse ce qui te pèse : peurs, colère, fatigue, doutes.

2. Puis prends une autre feuille. En haut, écris :

“Je me nourris de…”

Et note tout ce que tu veux inviter : douceur, courage, paix, joie.

3. La première feuille ? Tu peux la froisser, la brûler (en sécurité hein !), la jeter.
4. La deuxième ? Garde-la. Relis-la quand tu en as besoin.


Conclusion : écrire, c’est se rencontrer autrement


L’écriture thérapeutique, ce n’est pas juste noircir des pages.

C’est une main tendue vers soi-même. Un miroir doux. Un acte de soin.


Et surtout : c’est gratuit, disponible partout, et accessible à tous.


Alors, la prochaine fois que quelque chose te serre le cœur ou te traverse l’esprit…

Ouvre un carnet.

Et laisse les mots faire leur travail.

Parce que oui, les mots guérissent.



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