HONTE DU CORPS, REJET DE SOI: Accueillir la douleur psychique à travers le corps
La douleur psychique est souvent invisible, tapie dans les recoins de notre esprit, mais elle a un pouvoir immense. Elle influence notre comportement, nos relations, et… notre corps. Pour beaucoup d’adultes en souffrance psychique, la dépression, l’anxiété, ou des troubles de l’estime de soi, sont des fardeaux invisibles mais bien réels. Cette douleur prend parfois forme dans un rejet de soi, un malaise vis-à-vis de l’image corporelle, voire une honte du corps, un sentiment de déconnexion entre le corps et l’esprit. Comment, dans ces conditions, renouer avec son corps ? C’est ici qu’intervient la psychomotricité.
La psychomotricité, dans sa dimension la plus profonde, propose une approche douce, respectueuse et bienveillante du corps. Elle invite à accueillir cette douleur psychique non pas comme un fardeau à repousser, mais comme une partie intégrante de l’être, à travers le corps. Par le biais d’exercices ludiques et adaptés, le psychomotricien guide la personne à travers un voyage intérieur, où chaque mouvement devient une manière de reconquérir un espace de sécurité et d’acceptation.
Quand la douleur psychique se fait corps
Nous avons souvent tendance à séparer l’esprit du corps, comme si l’un ne pouvait pas influencer l’autre. Pourtant, l’une des premières manifestations d’une souffrance psychologique est… physique. Peut-être avez-vous déjà ressenti une boule dans le ventre ou une lourdeur dans la poitrine à l’idée d’une situation difficile. Ces signaux ne sont pas le fruit du hasard : ils sont la manifestation de nos émotions non exprimées. Lorsqu’une personne souffre de dépression, par exemple, il n’est pas rare de voir son corps se fermer, se tendre, comme une manière de protéger l’intérieur du monde extérieur. C’est ici que la psychomotricité entre en jeu : elle permet d’aller au-delà de ces mécanismes de défense et d’aller à la rencontre de ce corps en souffrance.
Reconnecter le corps et l’esprit : une invitation à l’écoute
L’un des grands principes de la psychomotricité est de ne jamais forcer le corps. L’approche est douce, respectueuse et respectueuse du rythme de la personne. Quand une personne ressent de la honte ou du rejet envers son corps, cela peut être lié à des blessures passées ou à un manque de confiance en soi. L’important, ici, est de créer un espace où cette personne pourra progressivement se réconcilier avec son corps, sans pression ni jugement.
Les exercices de psychomotricité sont divers et variés : ils peuvent aller de la relaxation au travail de la posture, des mouvements de fluidité ou de stabilité, et bien sûr, à la respiration. L’objectif ? Aider la personne à trouver un équilibre entre la tête et le corps, à rétablir cette connexion souvent perdue. Au fur et à mesure des séances, la personne découvre que son corps est capable de reprendre le contrôle, de réagir de manière plus fluide et moins figée. Les tensions s’assouplissent, les gestes deviennent plus naturels. C’est une réconciliation avec soi-même qui se fait petit à petit.
Le corps comme médiateur de la guérison
La psychomotricité a ce pouvoir unique d’offrir une médiation entre la souffrance psychique et la guérison. Ce n’est pas un simple « retour au corps » mais une invitation à explorer ce que chaque geste, chaque mouvement, chaque posture peut signifier. Le corps devient ainsi un miroir de l’état émotionnel et psychologique de la personne, et inversement, un lieu où il est possible d’agir, de changer. En prenant le temps d’explorer ce corps qui souffre, en acceptant cette douleur comme une étape du processus de guérison, on apprend à se voir autrement. Ce n’est pas une solution rapide, mais un chemin d’acceptation et de compréhension.
L’auto-empathie à travers le corps : un chemin vers l’acceptation
C’est souvent dans l’inconfort que nous découvrons des ressources insoupçonnées. En explorant ces zones de tension et de souffrance dans le corps, la personne est invitée à une forme d’auto-empathie. L’idée n’est pas de fuir cette douleur, mais de la comprendre, de l’accepter comme une étape du processus. Ce parcours d’auto-découverte peut sembler effrayant, mais il ouvre la voie à une acceptation de soi plus profonde, plus réelle. Ce corps, qui parfois nous fait souffrir, peut aussi devenir un allié dans le processus de guérison.
La psychomotricité offre ainsi une opportunité d’aller au-delà des mots, d’aller au cœur de ce que l’on ressent sans jugement. Elle permet de redécouvrir son corps comme un lieu d’expression et de guérison, et non plus comme un objet de honte ou de rejet.
Conclusion : une guérison douce et respectueuse
Le corps est un merveilleux outil de guérison, surtout pour les adultes souffrant de troubles psychiques. La psychomotricité, en permettant une approche ludique et douce, offre un espace privilégié pour reconnecter l’esprit et le corps, sans pression, sans jugement. Il ne s’agit pas de réparer mais de comprendre et d’accepter cette souffrance pour en faire une source de transformation. C’est un chemin parfois long, mais chaque petit pas vers l’acceptation de soi est une victoire. Et dans ce processus, le corps n’est plus un obstacle à la guérison, mais un partenaire indispensable pour renouer avec soi-même et avec le monde qui nous entoure.
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Cet article s’adresse à ceux qui, dans leur souffrance, cherchent à trouver un chemin vers la guérison en utilisant leur corps comme médiateur, loin des jugements et des pressions externes. La psychomotricité, par son approche respectueuse, devient ainsi un véritable outil de réconciliation.

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